Ça y est, c’est officiel, le Canada devient aujourd’hui le deuxième pays au monde (après l’Uruguay) à légaliser la possession et la consommation de cannabis sur l’intégralité de son territoire.
Sur le fond, ça ne nous interpelle pas vraiment, puisque nous ne sommes pas des habitués, mais cela reste un événement de portée historique qui vaut quand même le coup de s’arrêter sur la question.
Je commencerai par revenir un peu en arrière : depuis notre arrivée au Canada en 2006, nous avions bien remarqué que la consommation de cannabis semblait importante et largement tolérée par les forces de l’ordre, et que du coup les gens ne se cachaient pas vraiment pour le faire, entre nos voisins, les gens dans la rue, les conducteurs (!), etc…
Pour l’anecdote, quand il y a quelques années nous sommes arrivés dans notre quartier actuel, il arrivait très souvent que lorsque nous marchions le soir, nous sentions une vague odeur d’herbe fumée. Au point où nous nous demandions si nous avions débarqué dans un quartier complètement hippie. On a appris peu de temps après qu’en fait ce que nous sentions la plupart du temps, c’était sans doute l’odeur de moufettes (putois). Bref, les deux puent un peu pareil.
Plus récemment, lorsque le parti de l’actuel Premier Ministre Justin Trudeau a remporté les élections fédérales en 2016, ce dernier a décidé de légaliser la consommation de cannabis à des fins récréatives ; décision pas trop risquée, puisque le consensus en faveur de la légalisation semble partagé par la majorité de la population et des partis politiques.
Depuis que le gouvernement Trudeau a annoncé son intention, les médias couvraient régulièrement le sujet, et les choses se sont accélérées ces derniers mois. Tout le monde s’est mis à en parler, entre les professionnels de santé pour ce qui touche aux questions de santé publique, les spécialistes de la bourse pour couvrir les entreprises de production ou de distribution de cannabis cotées en bourse. Enfin, puisqu’il appartient à chaque province de décider qui a le droit de vendre le cannabis dans des magasins ou en ligne, et qu’il revient aux communes de déterminer où la consommation est autorisée, nous avons eu droit à pas mal de tapage médiatique. Pour finir, c’est un vrai patchwork : l’Alberta la seule province avec le Québec où les Canadiens pourront acheter librement à partir de 18 ans (19 ans dans toutes les autres provinces).
Pour ce qui est de la consommation, la question principale est celle de la consommation en public. Quelques provinces (Alberta et Québec encore une fois, mais aussi Territoires du Nord-Ouest, Colombie-Britannique et Ontario) ont décidé d’aligner cette réglementation sur celle du tabac, en laissant aux communes le pouvoir de restreindre davantage. Si vous voulez plus de détails, ils sont ici (en anglais). Résultat des courses, la réglementation sera différente dans chaque ville. Avis aux voyageurs qui voudraient consommer pendant leur séjour au Canada !
Par exemple, alors que la ville d’Edmonton a fixé les règles considérées les plus libérales au Canada en autorisant les gens de consommer presque partout où le tabac est autorisé, la ville de Calgary a pris une approche beaucoup plus stricte en interdisant la consommation de cannabis sous toutes ses formes dans les lieux publics. Bref, le joyeux bazar de la division des pouvoirs dans un état fédéral.
Pour finir, je vous laisse avec un petit florilège :
Rien que par le titre je peux deviner que Chris a pris le clavier!! 😉
Article super intéressant mais j’ai surtout adoré ceci : » nous avions bien remarqué que la consommation de cannabis semblait importante et largement tolérée par les forces de l’ordre »
Je me disais aussi que les flics ici étaient bien cool, ce qui s’explique par leur « consommation importante »!? 😛
Merci Chris pour ce petit moment de lecture!! 😉
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Coupable, votre honneur ! Béné a ri en voyant ton commentaire ; elle aussi a souligné mon effort quand elle a su que je m’étais motivé à écrire de nouveau ! 🙂
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