Après une petite période d'absence, je reviens pour parler du Canada et plus particulièrement de la province de l'Alberta.
Si vous deviez deviner, à quel rang mondial placeriez-vous le Canada pour la production de pétrole ?
Eh bien, le Canada se situe à la 13ème place, avec une production de 2 et quelques millions de barils par an. En fait, ce n'est même pas un phénomène récent puisque, bien entendu, le pétrole était enfoui là depuis un bon moment… Par contre, il a été découvert début XXème et exploité commercialement à grande échelle depuis seulement quelques années. Pour illustrer ça, je vous remontre la pièce de 25 cents à l'effigie de l'Alberta et qui comporte un… derrick ! (et il occupe tout l'espace…)
|
Maintenant que les présentations sont faites, précisons un peu en parlant de géographie et du genre d'extraction de pétrole en Alberta. Sur la carte ci-dessous, en rouge, les zones où se trouvent les réserves. Pour info, l'Alberta du nord au sud fait environ 1 000 km et la tache autour de Fort McMurray, au nord d'Edmonton représente une superficie d'environ 40 000 km². Pour information, il s'agit probablement du plus grand "gisement" de pétrole connu au monde et donc la région attire des investisseurs du monde entier qui voit là un bon moyen de garantir leur approvisionnement en énergie au moins pour quelques années de plus.
La richesse de l'Alberta, ce sont donc ces "sables asphaltiques" – mélange poisseux de bitume et de sable – à partir duquel on obtient du pétrole brut. Il y a plusieurs méthodes d'extraction de ces sables et plusieurs méthodes de séparation des éléments, en fonction de la profondeur à laquelle se trouve le mélange (les deux cas de figures sont illustrés sur le schéma ci-dessous):
1) s'il affleure à la surface ou n'est pas trop profondément enfoui, il sera extrait et convoyé ou transporté vers une unité de séparation. En gros, une grosse marmite d'eau qu'on fait chauffer, on jette les sables bitumineux dedans, la chaleur liquéfie l'ensemble, le sable tombe et on "écrème" le pétrole brut; il ne reste plus qu'à éliminer l'eau.
2) si les sables bitumineux sont enfouis plus profondément (généralement au-delà de 70m), on injecte de la vapeur, qui aura pour effet de liquéfier le bitume, qui est ensuite pompé à la surface.
Ces deux méthodes sont les plus courantes, mais il en existe d'autres.
|
Les avancées technologiques récentes et l'envolée des prix du brut ont rendu l'exploitation des "Oil sands" de l'Alberta économiquement viable et constitue désormais une manne financière pour la province – 26 milliards de dollars canadiens en 2006 – sous la forme de droits d'exploitation concédés à de grands groupes pétroliers.
Le Canada est un pays jeune et en quelque sorte, la ruée vers l'or noir du nord de l'Alberta est dans la droite lignée de cet esprit pionnier. En conséquence, l'immobilier a connu un bond spectaculaire, notamment à Edmonton, où les prix ont augmenté dans des proportions tout à fait vertigineuses ces quatre dernières années. De manière générale, la situation économique du pays est bonne et plus encore celle de l'Alberta ! Evidemment, ce n'est pas sans conséquences pour l'environnement et pour les entreprises hors secteur pétrolier qui peinent à trouver des investisseurs, mais pour l'instant, les bénéfices perçus compensent largement les coûts ! Pour combien de temps encore ?