Après notre petit séjour près du Grand Canyon, nous avons repris la route vers le sud de l’Arizona, en direction de Tucson, par Phoenix (capitale de l’Etat).
Au fur et à mesure que nous progressons, les paysages évoluent, la végétation est de plus en plus éparse, jusqu’ à disparaître presque complètement par endroit. En route, nous avons aperçu quelques mini-tornades au loin, mais pas de quoi faire décoller les vaches. Dommage ! 😉
Juste après Phoenix, nous avons visité » Casa Grande Ruins National Monument « . Il y avait bien une grande maison, mais pas que ça… Le petit musée attenant présentait la faune et la flore du désert de Sonora (le désert qui couvre le sud-est de l’Arizona), la géologie de la région et surtout, l’histoire du lieu où nous nous trouvions et de ses occupants des siècles passés.
Les ruines de » Casa Grande » sont les restes d’un ensemble d’habitation dont une se distinguait particulièrement par sa taille et a donné son nom à l’endroit (casa grande = grande maison), lorsqu’un missionnaire espagnol a fait les premières recherches approfondies sur le site au milieu du XVIIème siècle
Ce bâtiment est remarquable car il a été construit au début du XIVème siècle par le peuple Hohokam. Les murs ont une épaisseur d’1m20 à la base, la maison fait 12m de haut et a quatre étages. Eriger un tel bâtiment à cet endroit et à cette époque était une véritable prouesse : la région désertique n’offrait très peu de matériaux de construction.
La maison a été construite à base de « caliche », un mélange de terre et d’eau, et façonnée à la main par couches successives. Les planchers des étages reposait sur des poutres de bois de pin – les plus proches étaient à 100km environ – et sur des tiges rigides qui constituent la structure des cactus saguaro (voir la photo du « cactus desséché » dans la galerie pour voir ces structures), puis recouvertes de caliche. Les murs intérieurs étaient lissés et peints. La position des ouvertures dans les murs montre que ce peuple avait des connaissances avancées en astronomie, qui rythmaient la vie sociale et spirituelle. L’irrigation des cultures, qui étaient assurée par près de 500 km (!!!) de canaux creusés dans la région, était aussi partiellement dictée par le calendrier astral.
L’étendue des connaissances de ce peuple ne fait que renforcer le mystère qui entoure leur déclin : toute porte à croire qu’ils ont soudainement quitté la région au milieu du XVème siècle. Les raisons de ce départ sont inconnues et plusieurs hypothèses sont avancées par la communauté scientifique : sécheresse exceptionnelle, arrivée des Athapascans du Canada, épidémie suite aux contacts avec les Européens ? Qu’est-ce qui les a poussés à abandonner un espace qu’ils avaient mis aussi longtemps à maîtriser aussi bien ? Le mystère reste entier.
Nous avons poursuivi la route vers le sud jusqu’à Tucson et au Saguaro National Park ; les cactus Saguaro sont les emblèmes des déserts nord-américains. Ils mettent 25 ans pour les 60 premiers centimètres, et 75 ans pour les bras !! Ils peuvent mesurer jusqu’à 15 m de haut et peser 3 tonnes. Ils dépassent rarement ces dimensions et l’âge de 200 ans, car ils étaient abattus pour servir de matériaux de construction (lors de l’arrivée des blancs), piétinés par les troupeaux, frappés par la foudre ou décimés par des maladies.
Bref, une journée bien remplie qui s’est terminée dans la piscine d’un motel !!!